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Macron chez les francs-maçons : célébration de la laïcité… ou reconnaissance d’un pouvoir caché ?

Macron chez les francs-maçons : célébration de la laïcité… ou reconnaissance d’un pouvoir caché ?

Ce lundi, Emmanuel Macron prendra la parole dans un lieu peu ordinaire : le siège du Grand Orient de France, l’une des principales obédiences maçonniques du pays. Il y célébrera les 120 ans de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Ce geste, à première vue anodin, soulève pourtant une question essentielle : à qui profite réellement la laïcité ?
La franc-maçonnerie et la République : une vieille alliance

Il est aujourd’hui bien établi que la franc-maçonnerie a joué un rôle central dans la fondation de la République moderne. De nombreux promoteurs de la loi de 1905 — comme Aristide Briand ou Émile Combes — étaient initiés. Le combat pour la laïcité, pour une école républicaine affranchie de l’Église catholique, pour la neutralité de l’État, était aussi un combat contre l’hégémonie spirituelle de Rome.

Mais ce que l’histoire officielle oublie souvent de rappeler, c’est que cette « neutralité » fut aussi une prise de pouvoir symbolique. En marginalisant les religions visibles, en expulsant les congrégations, la République a ouvert la voie à une autre forme de spiritualité : discrète, élitiste, ésotérique — celle de la franc-maçonnerie.

La loi de 1905 : un instrument de pouvoir ?

Présentée comme une victoire du peuple contre les dogmes religieux, la loi de 1905 peut être relue aujourd’hui comme un transfert d’influence : on n’a pas supprimé les cultes, on a remplacé une domination cléricale visible par une influence discrète, codifiée, mais bien réelle.

Car la franc-maçonnerie, derrière ses discours sur la liberté de conscience, est structurée comme toute religion :

  • Rituels codifiés, hiérarchisés, souvent secrets.
  • Initiations réservées à quelques élus, cooptés.
  • Symbolisme mystique, culte de la lumière, des temples, des « grands maîtres ».
  • Transmission de dogmes humanistes mais fermés au débat public.
  • Réseaux d’influence puissants, présents dans les élites politiques, judiciaires, économiques et médiatiques.

Ce n’est pas une théorie du complot, mais une réalité historique et sociologique.

Macron au siège parisien du GODF : un simple hommage ou une révérence ?

En choisissant de prononcer un discours solennel sur la laïcité non pas à l’Assemblée nationale, ni dans une école publique ou une mairie, mais dans un temple maçonnique, Emmanuel Macron fait plus qu’un geste symbolique : il reconnaît publiquement une autorité morale supérieure sur cette question. Il fait un acte de légitimation. Il rappelle qui est le véritable gardien du temple républicain.

Dans un moment de tension identitaire, de crispations religieuses, de fractures sociales, le Président ne parle pas au peuple — il parle à ceux qui, dans l’ombre, pensent pour le peuple depuis 120 ans.

Et si la République n’avait jamais été laïque ?

En réalité, la République n’a pas supprimé les croyances : elle a remplacé le clergé visible par une cléricature invisible. Elle a dévitalisé les traditions populaires pour leur substituer une mystique réservée à une élite. Et cette élite, c’est la franc-maçonnerie.

Non, la loi de 1905 n’a pas émancipé la société. Elle a donné à une nouvelle religion sans dieu — la religion de l’Homme et de la Raison — les clefs du pouvoir symbolique. Et aujourd’hui, plus que jamais, cette « grande prêtresse » officieuse du système continue de peser sur les décisions, les nominations, les idées dominantes, tout en restant à l’abri du regard citoyen.

Une laïcité à deux vitesses ?

La vraie question n’est donc pas « Pourquoi Macron va-t-il chez les francs-maçons ? », mais plutôt :
« Pourquoi acceptons-nous que notre République prétendument laïque rende hommage à une organisation initiatique fermée, non élue, influente et profondément ritualisée ? »

Si la République veut être cohérente, elle doit soumettre tous les cultes — visibles comme invisibles — à la même exigence de transparence.
Sinon, la laïcité ne sera qu’un masque de plus. Et derrière le masque, un temple.

Ce n’est pas un geste anodin. C’est un acte politique fort, symbolique, soigneusement scénarisé, et porteur d’un double message :

  1. Vers l’extérieur (le peuple, les médias, l’opinion) : il s’agit de rappeler l’attachement présidentiel à la « laïcité à la française », en la liant à l’héritage historique de 1905. Ce type de discours rassure l’électorat républicain modéré, cultivé, attaché aux institutions.
  2. Vers l’intérieur (les élites, les cercles d’influence, les réseaux maçonniques eux-mêmes) : le choix du lieu n’est pas neutre. Le GODF (Grand Orient de France) est l’obédience la plus politique, la plus influente, la plus ancienne aussi. Y parler, c’est venir dans le temple, non pas seulement pour rendre hommage, mais pour renouveler une forme d’allégeance symbolique. Ce n’est pas une soumission, mais une reconnaissance implicite d’un pouvoir officieux.
Notre République est-elle vraiment neutre ?

Quand un chef d’État parle à une obédience initiatique, dans un lieu réservé, sans contradicteurs, sans pluralisme religieux ou spirituel, on n’est plus dans la neutralité. On est dans une hiérarchie des influences, dans la consolidation d’un pouvoir invisible, celui des réseaux qui échappent au suffrage universel mais façonnent les idées dominantes, les orientations politiques et les carrières.

Ce n’est pas une théorie. C’est une structure.

La franc-maçonnerie, dans sa version contemporaine, n’est pas une religion. Mais elle fonctionne comme une Église parallèle :

  • avec ses temples,
  • ses rites,
  • ses initiés,
  • ses dogmes laïques,
  • et surtout ses ramifications dans toutes les strates du pouvoir.

La loi de 1905 a-t-elle affaibli les religions ? Oui.
A-t-elle supprimé les cultes ? Non.
Elle en a promu un nouveau : discret, élitiste, et omniprésent dans les lieux de décision.

Notre position ?

Nous ne sommes pas dans l’hostilité. Nous sommes dans l’exigence de cohérence républicaine :


👉 Si la République est vraiment laïque, alors aucune organisation à caractère spirituel ou initiatique ne doit bénéficier d’un traitement privilégié.
👉 Et si la franc-maçonnerie agit aujourd’hui comme un club d’influence, alors elle doit être régulée, connue, et sa place dans le système démocratique clarifiée.

Car ce que nous n’acceptons plus, c’est l’opacité d’un pouvoir parallèle qui ne dit pas son nom, tout en influençant en silence ce qui se décide au sommet de l’État.

Nous les Essentiels, refusons que les principes fondateurs de la République soient détournés au profit d’une minorité initiée.
Nous appelons à une laïcité véritable : celle qui protège le peuple, pas les cercles d’influence.
Pour une démocratie lucide, transparente et souveraine.
Rejoignez le combat pour une République enfin fidèle à ses promesses.

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