Le bois , notre force tranquille
Vers une énergie souveraine, locale et solidaire
1. Une urgence sociale, écologique et énergétique
Le prix de l’énergie explose. Les factures de gaz et d’électricité deviennent insoutenables pour des millions de Français. Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), plus de 12 millions de personnes vivent dans des logements mal chauffés ou sacrifiant d’autres besoins essentiels pour payer l’énergie. Dans le même temps, la France importe encore massivement son énergie, dépendant de marchés volatils et de décisions prises à Bruxelles, Moscou ou Washington. Et pourtant, nous possédons une richesse inestimable sous nos pieds et à nos portes : le bois, et plus largement la biomasse locale.
2. Reforestation : rafraîchir le climat et relancer la vie
La France dispose de 17 millions d’hectares de forêts, mais leur gestion est inégale, et leur potentiel sous-exploité. Une reforestation planifiée, fondée sur des essences locales adaptées au climat futur (chêne pubescent, pin sylvestre, tilleul, etc.), permettrait non seulement de produire du bois-énergie durable, mais aussi de faire baisser les températures locales.
- Des études de Météo France montrent que 3°C de différence peuvent être observés entre une plaine nue et une zone boisée équivalente.
- Objectif : 1 milliard d’arbres plantés en 10 ans, soit 100 millions par an.
- Une commune de 1 000 habitants pourrait reboiser 20 ha de friches ou terres marginales, accueillant 20 000 arbres : puits de carbone, filtre à air, biodiversité, et ressources futures.
3. Des structures cantonales bois-énergie : produire et distribuer localement
Pour sortir d’un système centralisé, dépendant et coûteux, nous proposons la création de structures bois-énergie dans chaque canton, c’est-à-dire à une échelle humaine de 10 à 30 communes.
Leur mission :
- Gérer durablement les forêts locales.
- Produire du bois de chauffage, des plaquettes, des granulés.
- Livrer aux habitants, collectivités, écoles, hôpitaux.
- Fixer les prix localement, en lien avec les élus et les habitants.
Chiffres clés :
- Un canton = 20 000 habitants ≈ 6 000 tonnes équivalent bois par an pour les besoins thermiques de base.
- Coût moyen de production : 30 à 50 €/MWh, contre 120 €/MWh pour l’électricité.
- Économie locale générée : 300 à 500 000 € par an restitués au territoire, au lieu d’être captés par de grands groupes ou des importateurs.
4. Réintégrer les personnes en grande précarité au cœur du dispositif
Ces structures pourraient être gérées en lien étroit avec les associations d’aide sociale et d’insertion :
- Participation volontaire de personnes en situation de précarité à des missions valorisantes : coupes, livraisons, affûtage, entretien, sensibilisation.
- Formation courte à la sylviculture, au bûcheronnage, à la logistique.
- Rémunération partielle via une monnaie locale d’énergie ou un complément du Fonds Souverain Citoyen.
- 5 à 10 emplois directs créés par structure, et des centaines d’emplois indirects (matériel, entretien, ateliers de réparation, chaudières locales…).
5. Agriculture & déchets : les alliés inattendus de la biomasse
Partenariats agricoles :
Certains agriculteurs peuvent cultiver des plantes à très haut rendement énergétique, sans concurrencer l’alimentation :
- Miscanthus et bambou : jusqu’à 20 tonnes/ha/an de matière sèche.
- Peu ou pas d’engrais, peu d’eau, exploitables pendant 15 à 20 ans.
- Parfaitement transformables en granulés ou plaquettes.
Déchets valorisables :
- Résidus de lin, chanvre, coton naturel, issus des coopératives textiles.
- Fanes, tailles, sciures et copeaux agricoles ou artisanaux.
- Tous peuvent être intégrés à la production de granulés biosourcés.
Cette stratégie permet de réduire drastiquement le transport de déchets, tout en apportant une source d’énergie complémentaire et locale.
6. Exemples inspirants : ça existe déjà, ça fonctionne
Plateau de Millevaches (Limousin) :
- Régie intercommunale créée en 2012.
- 3 000 foyers chauffés à 100 % avec du bois local.
- 12 emplois directs, 80 % de baisse des émissions de CO₂.
- Économie annuelle pour les habitants : 300 à 500 €/foyer.
Hauts-de-France :
- Coopératives linicoles produisent des milliers de tonnes de résidus.
- Expérimentations en cours pour les transformer en combustible.
- Fort potentiel à intégrer dans les réseaux de chaleur ruraux.
7. Un plan réaliste, soutenable et duplicable dès demain
Objectif sur 10 ans :
- 1 000 structures cantonales bois-énergie.
- 1 milliard d’arbres plantés.
- 100 000 personnes formées ou réinsérées.
Coût estimé :
- 1,5 à 2 milliards d’euros sur 10 ans (formation, équipement, plantations). Financement via :
- Fonds Souverain Citoyen, dotation verte de l’État…
Impact prévisionnel :
- 20 millions de Français sécurisés énergétiquement.
- Économie de 5 à 10 milliards d’euros sur les importations énergétiques.
- Création de 50 000 à 100 000 emplois directs et indirects.
Conclusion : le bois n’est pas le passé. C’est notre avenir.
Le bois-énergie est propre, local, gérable collectivement. Il est l’anti-crise par excellence : contre l’inflation, contre la précarité, contre la désertification. Il permet à chacun de retrouver un rôle, une dignité, une utilité. Il relie la nature, l’homme et la solidarité. Il est, enfin, le socle d’une souveraineté énergétique authentiquement populaire.
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